Comment le Luxembourg a réagi à l’attentat contre Charlie Hebdo


L’attentat avait choqué le monde entier, y compris le Luxembourg. Dans la vague d’émotion qui a suivi l’attaque des locaux de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, une minute de silence spontanée avait été observée le lendemain sur la place de Clairefontaine, en Ville Haute, au milieu des slogans «Je suis Charlie» et «Liberté d’expression, car on est tous Charlie».

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Les journalistes n’étaient pas les seuls à participer à la minute de silence. Plus d’un millier de personnes étaient présentes, dont des hommes politiques, des représentants d’organisations non gouvernementales, jusqu’à la Grande-Duchesse, et des citoyens luxembourgeois de tous les partis politiques et de toutes les confessions.

Je suis fier des Luxembourgeois.

Xavier Bettel (DP)

Premier ministre à l’époque

Parmi les participants, le Premier ministre et ministre des médias de l’époque, Xavier Bettel (DP), était visiblement ému. Après la minute de silence, Xavier Bettel avait déclaré au Luxemburger Wort: «Je suis fier des Luxembourgeois. Je suis fier que tant de centaines et de milliers de personnes soient venues ici spontanément pour montrer que les valeurs que nous défendons, cette démocratie pour laquelle nous nous battons, que nous ne sommes pas seuls à les défendre. Et que la liberté journalistique est un droit fondamental que personne ne peut détruire. (…) On peut alors être fier d’être le Premier ministre d’un tel pays.»

Des représentants du Conseil de la presse et des représentants du gouvernement, comme le ministre de la Justice de l’époque, Félix Braz (Déi Gréng), et la ministre de la Famille, Corinne Cahen (DP), ont également participé à la manifestation. Le président de la Chambre des députés de l’époque, Mars Di Bartolomeo (LSAP), était aussi présent.

Le 11 janvier 2015, un second rassemblement fut organisé sur la place de la Constitution, en parallèle aux marches républicaines qui réunirent des millions de personnes et de nombreux chefs d’État et de gouvernement en France. Près de 2.000 personnes furent dénombrées près de la Gëlle Fra et d’un drapeau luxembourgeois mis en berne, dont la grande-duchesse Maria Teresa.

Inquiétude pour le journalisme libre

À l’occasion du dixième anniversaire de l’attentat contre Charlie Hebdo, le Luxemburger Wort a demandé à la présidente du Conseil de la presse, Lynn Warken, comment elle avait vécu cette période.

L’actuelle directrice du Lëtzebuerger Journal décrit cette période comme un «grand défi».

Tu vas au travail tous les matins et tout est tellement négatif.

Lynn Warken

Présidente du Conseil de la presse

Elle qualifie d’«indescriptible» le sentiment ressenti le jour même et les semaines suivantes. «Tu vas au travail tous les matins, et tout est si négatif», se souvient-elle.

L’actuelle présidente du Conseil de la presse a vécu le lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo comme «indescriptible», confie-t-elle au Luxemburger Wort.  © PHOTO: Misch Pautsch/Archives

Elle-même n’a jamais été journaliste, mais au vu de la portée internationale de l’attentat, elle s’est inquiétée de savoir dans quelle mesure les journalistes à l’étranger pourraient encore informer librement. Pour le Luxembourg, elle n’a pas constaté de restrictions majeures à la liberté de la presse depuis cet événement tragique.

Cet article a été initialement publié sur le site du Luxemburger Wort.

Adaptation: Thomas Berthol, Christophe Lemaire.



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By Florencia Nick

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